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Message par yourself »

J'écris pour que l'homme se souvienne
Tite Etoile
Messages : 492
Inscription : ven. août 03, 2007 6:20 pm

Message par Tite Etoile »

L'autre jour Yves, tu as fait circuler un message pour demander à ceux qui le recevront d'avoir une pensée pour celles et ceux qui n'ont pas la chance de passer les fêtes comme nous... et tu leur demandais de *poser* un moment de silence pour ces êtres dans la famine, dans la difficulté de chaque jour.
J'aimerais te remercier pour tous les messages d'Amour que tu fais passer au monde à travers le Net et pour la Lumière que tu offres de toi avec tant de générosité, pour que les Hommes se souviennent, ouvrent leurs yeux, ouvrent surtout leur Coeur.

L'autre jour aussi, on m'a dit que c'était bien de penser à eux A NOEL. J'aimerais spécifier que c'est toute l'année que ces personnes galèrent, meurent... à chaque fois qu'on a un bon repas devant nous, à chaque instant ou on se réchauffe devant la cheminée... tous les matins quand on enfile nos vêtements bien chauds... oui, c'est toute l'année...

Il est clair que ce n'est pas sur le chemin de toute personne aisée de s'engager davantage pour aider les pauvres à mieux vivre - a chacun son chemin - mais un don par ci par là quand l'occasion se présente et toutes vos pensées de Lumière envers eux ne peuvent que les aider et fait déjà énormément.

J'installe ici cette lettre "d'un enfant parmi des milions" en remerciement pour tous tes chaleureux messages Yves et pour aller en ton sens bien évidemment, pour offrir à nouveau de belles pensées à celles et ceux qui meurent de faim.

Merci de votre temps offert pour eux.

Je vous laisse ma Paix.
Anne-Lise.

:bird2:



Déjà décembre commence et on entend parler beaucoup et partout de vous et de Noël. La télé montre les galeries marchandes et les rues de la capitale se remplissant de guirlandes et de lumières. Les haut-parleurs diffusent de la musique à tous les coins des rues. Je ne voudrais pas vous offenser, mais je dois vous dire que pour moi et pour des centaines de millions d’enfants d’Amérique Latine, d’Afrique et d’autres pays du monde, Noël est bien le moment le plus dur de l’année. Sachant que le reste de l’année est en soi un calvaire.

Mais n’ayez pas peur, je ne vous écris pas pour vous demander beaucoup de choses. Surtout je ne vous demande pas des objets. Je voudrais seulement que vous me donniez en cadeau le temps nécessaire pour lire ma petite lettre. De toute manière, je sais que vous avez un traîneau assez petit et sûrement c’est la raison qui vous empêche de passer par les contrées rurales où j’habite. Et puis, comment pourriez-vous passer si ici il n’est jamais tombé de neige ?

Dans le continent où je suis né, par désarroi ou par bonheur, maintenant peu importe, plus de la moitié des habitants subissent la faim. Je ne cherche pas à vous embêter avec ces choses-là en plein décembre, mais il faut vous dire que nous mourons (ce n’est pas la peine de dire que nous vivons, dans ces conditions), avec l’équivalent d’un dollar par jour. Attention, ce n’est pas moi qui le dis, ce sont des personnes très sérieuses, qui passeront d’excellentes fêtes de Noël.

La première chose que je voudrais comme cadeau c’est une explication de ceci. D’un côté, on dit que nos pays, comme ceux d’Afrique, sont producteurs de matières premières et d’aliments. De l’autre, les institutions internationales affirment qu’il y a suffisamment d’aliments –et même plus- pour alimenter correctement tous les habitants de la planète. Alors : pourquoi sommes-nous en train de mourir d’inanition ?

C’est pour cela que je ne vous écris pas pour vous demander des jouets, car nous avons d’autres urgences.
Beaucoup de gens disent qu’il faut donner des cadeaux de Noël aux enfants, pour la fantaisie et l’émotion. Chaque année –et une seule fois l’an- on organise de spectaculaires distributions publiques de petits cadeaux en plastique, de nounours en peluche et de petites poupées blondes aux yeux bleus, mais nous avons la couleur de la terre et l’estomac vide. Malheureusement, nous ne pouvons pas manger les jouets. Par contre, nous essayons de les vendre, à n’importe quel prix, pour acheter quelque chose à manger.

Les chaînes de télévision de mon pays diffusent constamment des annonces publicitaires pour que les parents achètent des cadeaux à leurs enfants. Chaque année c’est la même chose. Et chaque année c’est pire. Les jouets sont fantastiques, pleins de couleurs, ils marchent avec des piles, ont des lumières, parlent et font des bruits…Qui les achète dans mon pays ? Je suppose qu’il y a des acheteurs, car autrement il n’y aurait pas ce matraquage publicitaire, qui doit être cher aussi. C’est pour cela que je pense que tout ceci a peu de fantaisie et beaucoup de commercial. Vous qui, me dit-on, avez commencé comme un évêque qui s’était donné pour mission principale la protection des enfants, ne sentez-vous pas l’outrage? Ou alors, êtes vous de leur côté ?

Je possède certains indices sur ceux qui, dans mon pays, sont capables d’acheter ces jouets extraordinaires. Il semble que plus il y a de gens pauvres, plus les riches se répartissent l’argent entre eux. Autrement dit, chaque fois il y a moins de mains pour plus de fric. Mais Papa Noël, il me semble qu’en même temps il y a de plus en plus de mains pauvres prêtes à attraper des gourdins.

Vous qui savez certainement lire, regardez-vous les journaux ? On parle beaucoup de corruption dans mon pays en ce moment. Comme si la corruption venait de commencer ! Cela dit, il est impressionnant de voir les salaires que gagnent les hommes politiques et les dirigeants d’ici ! Moi, je ne suis pas allé à l’école assez pour compter tant d’argent, je sais seulement qu’il y a beaucoup de chiffres. Le plus extraordinaire c’est qu’ils peuvent décider d’augmenter leurs propres salaires ! Et le plus insupportable c’est qu’ils s’attribuent les augmentations juste avant les fêtes, au vu et au su de tout le monde ! Enfin, le plus honteux c’est quand ils cherchent à se justifier.

J’essaie de comprendre : peut-être n’ont-ils pas assez pour acheter les cadeaux vantés à la télévision ? Sûrement leurs enfants réclament des tas de jouets et eux, les pauvres, ne peuvent pas les satisfaire. C’est triste, n’est-ce pas ? Soyons solidaires avec eux un instant, ayons le courage de nous mettre à leur place, voyons, avec toutes ces obligations qu’ils ont, et en plus, devoir justifier ce qu’ils gagnent. Les journalistes les mettent mal à l’aise avec tant de questions ! Après, vous verrez, ce sera de notre faute s’ils ne tiennent leurs promesses électorales de réduire la misère. Je les entends déjà : « on nous a pas laissés gouverner », et « on nous a laissé le pays en faillite ». N’est-ce pas étrange qu’avec un pays, comme ils disent, «en banqueroute », ils se disputent le gouvernement avec tant de hargne?

Pour ma mère non plus, le salaire n’est pas suffisant, mais pas pour acheter des cadeaux, mais pour manger. Nous lui demandons, mais elle répond « j’en ai pas ». Elle, néanmoins, ne peut pas décider d’augmenter son salaire par décret. C’est pour cela que nous, ses enfants, nous travaillons depuis l’âge de cinq ans. Nous faisons tous les travaux imaginables, et même ceux qu’on aurait du mal à imaginer. Vous ne pouvez pas savoir, Papa Noël, ce que nous endurons. Si au moins quelqu’un pouvait me faire cadeau d’un bon masque, car souvent je dois manipuler des produits toxiques ou bien je me trouve sous les avionnettes dans les champs lorsqu’elles passent en déversant les pesticides. En ce qui concerne toutes les autres choses que nous sommes aussi obligés de faire pour arriver à manger un tant soit peu, je préfère ne pas rentrer dans les détails, car on me traiterait de terroriste parce que je vous gâche votre Noël.

Papa Noël, j’ai une idée : ne pourriez-vous pas faire cadeau aux enfants d’un monde où il n’y aurait ni hommes politiques corrompus ni grands négociants richissimes et insensibles contrôlant le pouvoir? Et je ne parle pas uniquement de mon pays, où cette plaie est si répandue, mais aussi des pays riches, où elle sévit de la même manière, car les hommes politiques d’ici et de là-bas sont tous d’accord entre eux. Et la main du plus riche ouvre et ferme les portes par lesquelles passent les dirigeants et hommes d’affaires de mon continent.

Ou peut-être que si on répartissait entre nous tous un peu de ce qu’ils gagnent, nous n’aurions pas l’estomac aussi vide et nous pourrions penser davantage à jouer, à faire du sport et nous ne tomberions pas si souvent malades. Ainsi, la rue ne serait pas l’éducation de la perdition.

Je m’aperçois que, en d’autres termes, je vous demande ce qu’on appelle un autre ordre économique, social et politique international. Comme qui dirait, un autre monde. Cela est-il possible ? Ce serait comme reprendre dès le début, mais bien. C’est trop demander, n’est-ce pas ? Par ailleurs, si vous vouliez nous faire un tel cadeau, qui financerait ? Ce ne serait pas facile de convaincre les dirigeants des pays riches, eux qui dépensent six fois plus pour protéger leurs économies des aléas du marché dit « libre », que ceux qu’ils investissent dans la coopération pour le développement des pays pauvres ! Une sacrée barrière !

Je disais au début que je n’allais pas vous gâcher la fête, mais je ne peux pas m’empêcher de dire certaines choses, car je suis désespéré. Écoutez ceci : dans la décennie passée la moitié des civils morts dans les guerres étaient des enfants ; ou ceci : chaque jour –chaque jour !- meurent trente mille enfants de faim et de maladies curables ; et encore ceci : près de mil million d’enfants sont obligés de travailler pour assurer leur survie. Je m’emporte, je le sais. Mais je pourrais vous donner les indices de mortalité infantile, d’absentéisme scolaire, du peu d’espérance de vie, d’inégalité de revenus, du manque d’opportunités…
Écoutez, Papa Noël, le panorama est par trop insoutenable. Vous qui arrivez avec votre traîneau en distribuant vos cadeaux, je crois, finalement, que vous ne lisez pas les journaux. Peut-être que vous venez d’une autre planète. C’est possible. Ou encore, comme tant d’hommes politiques et d’affaires, vous habitez dans notre monde mais vous pensez comme si vous habitiez dans un autre. Je n’en sais rien, je me dis toutes ces choses parce que je n’arrive pas à comprendre.

Et j’aurais tant d’autres choses à vous dire ! Mais j’abuse déjà de votre temps. J’espère que vous ne vous sentirez pas offensé par mes mots et que vous ferez de toute manière votre tour de traîneau. Mais je sais que vous avez un argument imparable pour le faire: vous créez des emplois! Des gens comme vous, il ne faut pas les embêter. Mais, pensez-vous que si j’avais pu aller à l’école, je comprendrais toutes ces choses et je ne serais pas en train de vous déranger maintenant ? Qui sait, car j’ai entendu dire que parfois le cœur comprend mieux que la tête…

Veuillez agréer, cher Monsieur, les salutations les plus sincères d’un enfant parmi des millions
Maeva
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Inscription : dim. avr. 15, 2007 10:06 pm
Localisation : Picardie

Message par Maeva »

Merci Anne Lise de réveiller les consciences , je suis tout aussi en colère de voir que le chacun pour soi n'est pas prêt de s'arrêter . Et tous ces hommes que l'ont dit "grands" de ce monde , n'ont qu'une préoccupation leur petite personne !
Ceux qui donnent le plus ce sont ceux qui en ont le moins , on les nomme des gens de coeur .
Puisse ces soit disant "grands" se réveiller et commencer à penser au salut de leur âme , car le jour venu des comptes leur seront demandés , pas en argent non , en amour de son prochain!

Je suis utopique , mais j'espère qu'un jour viendra ou les consciences seront touchées par la souffrance de beaucoup .

Papa Noel lorsque tu distribues des cadeaux mets dans un paquet pour les plus nantis , les avertissant que si leur coeur se ferme à la souffrance des autres , un jour ils se trouveront à la place des plus déshérités !
J'ai toujours cru en une loi qui consiste à recevoir un jour ce que l'on a donné ! Je l'appelle l'effet boomerang ! Et quoique l'on fasse cette loi sera appliquée le jour venu !

Oeil pour oeil finira par rendre le monde aveugle .
Gandhi
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